J'ai eu le plaisir d'être interviewée par Géraldine Smith, autrice et créatrice du blog privé " Ca reste entre nous" pour la sortie de mon recueil de nouvelles Les sans-gloire, le récit de trois femmes dans la Grande Guerre.
C'est votre deuxième livre. Qu'est-ce qui vous pousse à écrire ? Comment organisez-vous vos journées (vous écrivez à heure fixe ? Selon l'inspiration ?)
C’est mon deuxième livre édité, j’ai également écrit des romans autoédités. J’ai découvert l’écriture sur le tard, vers quarante-cinq, lorsque mes enfants ont acquis leur autonomie et que je me suis retrouvée avec davantage de temps pour moi malgré mon travail. L’écriture me titillait déjà adolescente, j’écrivais des poèmes et des textes courts. Et puis, j’ai eu besoin d’exorciser un problème familial, j’ai d’abord écrit une lettre destinée à ma sœur qui peu à peu s’est transformée en une histoire fictionnelle, et mon premier roman « Un verre avec toi » est né. Depuis je n’ai pas cessé d’écrire, chaque soir un peu et de longues heures le week-end ou lors de mes congés. Je cours toujours après ce temps précieux de l’écriture. L’écriture élargit ma vie, c’est un besoin à l’intérieur de moi, le plaisir des mots, le désir de comprendre, de se comprendre, de trouver sa voix.
Comment avez-vous trouvé/choisi votre maison d'édition ? Comment vont-ils diffuser/promouvoir le livre ?
Je travaille dans le milieu des bibliothèques et j’avais repéré des maisons d’édition dont la ligne éditoriale pouvait correspondre à mon texte. Pour ce texte, je me suis dit qu’il fallait cibler des petites maisons, que j’aurai davantage de chance de me faire éditer. J’ai découvert la société littéraire de la Poste qui venait de créer sa maison d’édition Souffles Littéraires, et j’apprécie les valeurs associatives et culturelles qu’elle soutient, l’intérêt qu’elle porte à ses auteurs, le temps consacré à l’organisation des salons, des dédicaces, à la promotion, le beau travail éditorial avec une équipe, petite certes, mais très motivée.
Le thème : belle idée de raconter l'émancipation des femmes pendant la première guerre mondiale à travers trois destins. Pourquoi cette envie ? Comment avez-vous fait vos recherches ? Y a-t-il au départ des éléments biographiques familiaux ?
Voilà longtemps que cette thématique m’intéressait. Ma sœur, correctrice m’avait envoyé un livre de correspondance entre un couple durant la première guerre mondiale, en France, retranscrit dans un livre autoédité par leur arrière-petite-fille pour honorer leur mémoire et leur histoire d’amour. Je me suis trouvée happée par la chair des mots de ces lettres, et j’ai eu envie de me plonger dans les histoires singulières de femmes dans la Grande histoire, entrer dans leur intimité à une époque où on comptait sur elles sans vraiment les considérer. Alors j’ai lu beaucoup sur cette période, des livres historiques, des romans et des journaux de l’époque. Et puis j’ai vu le magnifique film de Xavier Beauvois, « Les gardiennes » dont la charge émotive et sensuelle m’a bouleversée. Mon récit est fictionnel, je me suis davantage attachée aux combats intimes qu’à ceux des tranchées. Je me suis demandé comment les femmes vivaient cette séparation d’avec leurs hommes partis au front, alors qu’elles devaient tenir le pays, aux champs et à l’usine, était-ce un drame toujours, ou parfois, l’espoir d’une émancipation ?
Quel message — s'il y en a un — avez-vous voulu faire passer avec ce livre ?
À travers ces trois récits de femmes, j’ai voulu témoigner de leur combat intime, de leur force et de leur fragilité, de leur rêve d’émancipation alors qu’elles n’étaient reléguées qu’à des fonctions utilitaires. La question de la séparation, du deuil, des charges domestiques et du travail de ces femmes a guidé mon travail. Mais le thème principal reste le désir, chacune à sa façon va tenir grâce au désir (d’amour, sexuel, ou d’émancipation), chacune à sa façon va se battre pour cela, se retrouver face à ses vérités. En somme ce texte reste malheureusement contemporain, il témoigne de la violence au travail, de la violence sexuelle, du poids des responsabilités, de la désillusion et de la culpabilité. Seulement entre les maux, j'ai tenté de filtrer un peu de lumière.
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