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Photo du rédacteurLaure Gombault romancière

Ecrire pour prolonger la vie

Je suis entrée en écriture il y a plus de cinq ans. Tout est venu d'un besoin de clarifier une histoire familiale, et de mots en maux, mon premier roman Un verre avec toi


a vu le jour. L'alcoolisme était le thème de départ, en fait je l'ai attribué au personnage principal du roman, pour lui donner la chance de s'en sortir. Au fil des pages, comme une trame entrelace ses fils, d'autres thèmes sont apparus, la séparation, la question du père, la transmission, l'enfant caché, les relations mère-fille. Des sujets qui ont traversé ma vie d'une façon ou d'une autre, mais qui couchés sur le papier sont parfois minorés, parfois accentués, parfois fictionnels, parfois réels. Des bouts de biographies, des bouts de désirs, d'espérance ou de résilience selon les humeurs des phrases et du jour. On écrit comme on est, ce n'est un secret pour personne. Dans toute cette vie romanesque, la vraie vie flirte avec la fausse, celle qu'on invente pour laisser des traces, des petits cailloux, comme s'il fallait toujours se justifier, sans doute se faire pardonner. Mais aussi être aimé par dessus tout. Ecrire vient de ces désirs archaïques, comme peindre, danser ou jouer d'un instrument. En somme, la vie est un art, comme l'art est la vie. Sans art, la vie nous rétrécit, comme s'il fallait se réinventer sans cesse, et sans vie, nous n'avons pas les clés pour nous nourrir de l'art.

Photo prise lors de ma visite à l'exposition de Fabienne Verdier à Aix-en-Provence en aout 2019.

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